dimanche 8 août 2010

L’ordre Sainte-Marie des Teutoniques.

L’ordre Sainte-Marie des Teutoniques (Sanctae Mariae Ordo Teutonicus ) est un ordre religieux militaire (inspiré de l’Ordre des Chevaliers du Temple) qui fût fondé en 1128 à Jérusalem. Cet ordre, au même titre que ses ordres frères, était initialement un ordre hospitalier voué au soulagement des Croisés malades ou blessés. Les premiers membres portaient le titre de Frères de Sainte-Marie.

L'ordre des Chevaliers Teutoniques prit naissance dans sa forme militaire au siège de Saint-Jean-d'Acre le 19 novembre 1190. Il eut auparavant pour point de départ un hôpital (Hôpital teutonique de Notre-Dame de Sion) fondé dès 1128 en Palestine par des bourgeois de Lübeck et de Brême, et desservi par des Allemands (Deutschen ou Teutons).

Frédéric de Souabe, commandant le corps des croisés allemands, obtint du pape Celestin III, par l'entremise de son frère Henri, roi de Germanie, l'érection de cet hôpital en ordre religieux et militaire, assimilé aux Hospitaliers de Saint-Jean et aux Chevaliers du Temple. Henri de Waldpott en fut le premier grand-maître.

L'ordre fut divisé en trois classes comme celui de Malte : les chevaliers, les prêtres, les frères servants. Le costume fut la dalmatique blanche avec la croix noire, à laquelle Jean de Brienne ajouta plus tard la croix d'or de Jérusalem.

Obligé de quitter la Palestine à la fin des croisades, l'ordre Teutonique vint se fixer en Allemagne, où il possédait déjà d'immenses territoires, et prit pour chef-lieu le château de Neuhaus, près Mergentheim en Souabe. Frédéric II donna à Hermann von Salza, le quatrième grand-maître de l'ordre, le titre de prince d'Empire (1230).


Dès le début du XIIIème siècle, l’ordre fût appelé à combattre les tribus slaves. Frédéric II de Hohenstauffen lui donna tous les privilèges des princes d’Empire et les Teutoniques se virent investis d’une double mission: la conversion des païens des régions baltiques et leur colonisation par le biais du fameux Drang nach Osten (la marche vers l’Est).

Dès lors, les Chevaliers teutoniques allèrent de conquête en conquête, créant un véritable Empire monastique mais aussi politique et commercial. Cet impérialisme dressa contre eux la Pologne et la Lituanie qui, unies sous le sceptre des Jagellon, leur infligèrent la fameuse défaite de Tannenberg en 1410, point de départ du déclin et de l’éclatement de l’ordre.

En 1525, Albert de Brandebourg, qui était alors grand maître, se déclara pour la réforme de Luther. Il se maria, sécularisa les biens de l'ordre et se fit reconnaître comme duc héréditaire de Prusse, sous la suzeraineté de la Pologne.

Une partie des Chevaliers nommèrent alors à sa place Walter de Cromberg et le siège de l'ordre fut transporté à Marienthal ou Mergentheim en Franconie. En même temps, l'ordre des Porte-Glaives se sépara d'eux et se reconstitua sous Walter de Plettenberg.

Le 24 avril 1809, de Ratisbonne, Napoléon décréta l'abolition de l'ordre. Les biens furent donnés aux princes sur les territoires desquels ils se trouvaient. En 1834, l'empereur d'AutricheFrançois Ier releva l'ordre Teutonique auquel il donna de nouveaux statuts le 28 juin 1840.

L’Ordre tel qu’il existe aujourd’hui date de 1929 et se constitue comme un institut religieux clérical de droit pontifical. Les Teutoniques répondent désormais à un engagement spirituel et caritatif qui privilégie la protection et la défense des victimes, des opprimés et des nécessiteux, sacerdoce qui correspond à la fonction initiale pour laquelle il fût fondé en 1128 à Jérusalem.

(Auteur : Eisbär)

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