samedi 13 novembre 2010

Le principe de milice, un élément important de la démocratie directe en Suisse.

Un trait caractéristique important du sys­tème politique suisse est le principe de milice. Le principe de milice signifie que les citoyens ne délèguent pas les tâches d’Etat mais les dé­fendent plutôt eux-mêmes. La Suisse n’a pas de Parlement professionnel, à aucun niveau. Le Parlement se réunit quatre fois par an pendant trois semaines, et si nécessaire, encore deux semaines de plus. Entretemps, la chambre parlementaire est vide. Les parlemen­taires exercent tous leur propre profession. Cela signifie qu’ils sont ancrés dans la vie réelle. Ils ont les pieds sur terre et sentent ­l’effet de leurs décisions en tant que parlemen­taires. En rapport avec la réalité de la population, ce principe de milice a la capacité d’élaborer des solutions aux problèmes, capacité qui est supérieure à tout système professionnel.

Il en est de même dans l’armée, dans la commission scolaire, dans le système judiciaire (juge non professionnel). Le citoyen, par exemple, ne délègue pas la sécurité à une armée permanente, le citoyen s’occupe lui-même de cette tâche parce qu’il le veut ainsi et que cela constitue une meil­leure armée et aussi un meilleur résultat écono­mique. Cela est prouvé scientifiquement depuis longtemps. (Soit dit en passant: Bien qu’il n’y ait pas d’armée permanente, qui peut être utilisée contre ses propres citoyens, le pays aurait pu mobiliser, au sein de sa population de six millions d’habitants, en deux jours 700 000 soldats, équipés, formés et prêts à se défendre pendant la guerre froide.)


Comme ce modèle suisse peut se renouveler constamment, il n’y a de facto pas eu de révolution en Suisse, il n’y a pas de crises gouvernementales et aucune démission spectaculaire parce que tout ce qui est nécessaire peut être sans cesse renouvelé politiquement. La stabilité proverbiale de la Suisse y est ancrée. Le gouvernement n’a pas peur des armes des citoyens. C’est la raison pour laquelle les membres de l’armée ont leurs armes à domicile. L’Etat représente le bien commun organisé et non un contrepoint aux citoyens.

Au principe de la liberté, il faut ajouter la responsabilité personnelle. Nous ne nous considérons pas comme des «citoyens dépendant de l’Etat», nous touchons peu d’aide sociale. Cela signifie également que l’Etat reste svelte, ayant moins de dépenses. Nous décidons nous-mêmes par vote sur une augmentation d’impôts.

Des études empiriques scientifiques montrent que la démocratie directe rend l’Etat moins onéreux. Nous donnons à l’Etat autant que ce que nous considérons comme nécessaire. Comme nous nous identifions beaucoup plus avec notre Etat, nous payons nos impôts, ainsi l’évasion fiscale et le travail non déclaré ne présentent ni un grand problème ni un crime, mais seulement une question administrative. D'autres études sur le ­bonheur et le bien-être ont montrées qu’en Suisse, en raison de l’étendue des possibilités de participation politique et de la décentralisation des pouvoirs (l’autonomie locale), on se sent plus heureux et moins impuissant. Par conséquent, les scientifiques viennent à la conclusion qu’«il faut tout essayer pour renforcer la participation directe des citoyens et la décentralisation des pouvoirs de décision.

Extrait de «Was heisst Volkssouveränität» («Ce que signifie la souveraineté populaire») par Matthias Erne dans «Erfolgsmodell Schweiz».

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je commence à aimer votre site... cela change des identitaires franco français pur sucre ou de Marine le Pen, prêts à taxer, taxer, taxer, surtaxer pour toujours plus d'Etat et moins de libertés...

Unknown a dit…

Merci pour cet encouragement.
Bonne soirée a vous.

Kerkant a dit…

Un excellent article. Puis-je te le piquer pour le mettre sur le site du Kerkant ?

Salutations identitaires

Unknown a dit…

Pas de problème, puisque c'est pour la bonne cause.

Mes amitiés aux Zids normands !

Unknown a dit…

Aux Zids Lorrains, pardon.

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