jeudi 4 novembre 2010

L'Absinthe, boisson maîtresse des inspirations les plus insolentes comme des folies les plus baroques.

Vantée pour ses vertus médicinales dans l'antiquité, l'absinthe a toujours été très populaire et était même un élément indispensable de l'infusion des dames du Moyen-Age. A l'époque de Baudelaire, au milieu du XIXème siècle, le milieu artistique de la bourgeoisie parisienne sortie de ses barrières et de son monde en se jetant dans les bras de la fée verte, propice à l'improvisation et censée libérer la créativité. L'alcool n'est plus seulement qu'une source inspiration poétique et romantique, il devient un véritable encrier baroque. Les poètes et romanciers célèbrent les charmes troublants de l'aguicheuse fée verte. L'absinthe permet à l'auteur de se dépouiller de sa fausse unité, elle lui permet de ne plus être maître de soi, il fréquente des espaces inconnus de l'esprit humain, des espaces ou la lucidité et le génie des plus fulgurants côtoient la démesure la plus sauvage. L'esprit humain vole dans un monde parallèle ou il n'est plus soi, mais est par éclairs, prince de ses nuits.

La fée verte, accompagne son amant du soir dans un vol de nuit perturbé parfois par un tourbillon de génie. Blondin, Verlaine, Drieu, Nimier, ou encore Céline, parmis les plus insolentes et acérées des plumes de la littérature ont été trempées dans l'absinthe verte. Leurs oeuvres furent marquées par une esthétique allant de pair avec une quête d'ivresse, de vertige, d'insolence et de rébellion face aux institutions de leur époque.

Force est de constater qu'aujourd'hui la prohibition a bien joué son rôle, et avec une certaine élite de comptoir, l'absinthe a peu a peu sombré dans l'oubli. L 'aristocratie littéraire n'est plus, les princes s'en sont allez et ont laissez leur place à des plumes noyés dans l'égalitarisme le plus abjecte, le conformisme le plus politiquement correct, la molesse d'esprit comme étendard...

C'est que l'absinthe n'est pas fait pour les chiens, voilà tout !

Il ne faudra pas s'étonner qu'une restauration des écrivains maudits, jetés aux oubliettes républicaines, ainsi que la mise en lumière de quelques hussards d'hier et d'aujourd'hui, s'allie à une restauration de l'absinthe, dont la symbolique incarne nombre de nos combats. Culture, fraicheur et dissidence ont forcément des effluves de fée verte.

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour !

Petite réflexion au passage sur le terme "spiritueux"...

Source : wikipédia.

"La production de boissons spiritueuses remonte au Moyen Âge, avec la mise au point de l’alambic par les alchimistes arabes et l’apparition, au Xe siècle, des premières eaux-de-vie issues de la distillation du vin. Leur usage était avant tout médical : les savants prêtaient alors aux aqua vitae des vertus thérapeutiques[1].

En France, la plus ancienne eau-de-vie est l’Armagnac, dont les premières preuves d’existence remontent à des écrits datant du XIVe siècle[2].

Le terme spiritueux, dérivé du latin spiritus, désigne le produit de la distillation qui, à l'origine, était perçu comme l'âme de la boisson alcoolisée. De cette "essence spirituelle" proviendraient les vertus supposées de l'eau-de-vie[3]."

G.

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