jeudi 30 décembre 2010

Copie d'un élève de 3ième en 1976 sur le thème de la Patrie.

Etranger, mon ami, tu me demandes ce que signifie le mot ” Patrie “. Si tu as une mère et si tu l’honores, c’est avec ton coeur de fils que tu comprendras mes propres sentiments. Ma patrie, c’est la terre de France ou mes ancêtres ont vécu. Ma patrie, c’est cet héritage intellectuel qu’ils m’ont laissé pour le transmettre à mon tour.

Viens voir, étranger, la beauté des paysages de France, la splendeur des monuments édifiés par mes aïeux. Va te reposer dans le vert marais poitevin, admire les roches rouges d’Agay qui se baignent dans le bleu de la mer de Provence. Chemine simplement de Paris vers Lyon. Sur la route, près d’Avallon, l’élégance raffinée de la basilique de Vézelay fera surgir pour toi l’épopée de nos croisades. Tu arriveras plus loin au château de la Rochepot qui donne à la région un air médiéval. N’oublie pas de visiter en Bourgogne le ravissant hospice de Beaune. Ne néglige pas le barrage de Génissiat. Continue, regarde, réjouis-toi de tant de beauté.

Mais si la France, ma patrie, n’était que belle et aimable, mon amour pour elle ne serait pas si grand. Elle est mieux encore : intelligente et cultivée. La clarté de sa pensée, la finesse de son esprit, l’excellence de son goût te sont déjà connus. Des idées venues de France ont influencé l’humanité toute entière. Sais-tu par exemple, que la bibliothèque personnelle de Frédéric II de Prusse, conservée à Berlin, ne contient que des livres écrits en français ? Ainsi, bien au-delà de nos frontières, des hommes de France sont célèbres : philosophes, écrivains, poètes, artistes, savants. [...]

Et vous, héros humbles et méritants, qui avez fait la France brave et fidèle, vous guerriers morts pour la patrie, comme je vous suis reconnaissant de m’avoir conservé ce précieux bien de mes ancêtres ! [...]

Et toi mon ami, qui es aussi comme moi une créature de Dieu, ne vois-tu pas qu’ici en France, tu es en terre chrétienne ? Les oratoires pittoresques, les calvaires aux croisées des chemins, les flèches de nos cathédrales sont les témoins de pierre d’une foi vivante. [...]

Tu comprends maintenant pourquoi, ami étranger, j’aime et je vénère ma patrie comme ma mère; pourquoi, si riche de tout ce qu’elle me donne, je désire transmettre cet héritage. Ne crois pas que cet amour que j’ai au coeur soit aveugle. Mais devant toi, je ne dirai pas les défauts de ma mère Patrie. Car tu sais bien qu’un fils ne gagne rien à critiquer sa mère. C’est en grandissant lui-même qu’il la fait grandir. Si je veux ma patrie meilleure et plus saine, que je devienne moi-même meilleur et plus sain.

La France, ma patrie a tant de qualité que je ne saurais, ami étranger, te priver de sa douceur; si tu sais découvrir ses charmes et ses vertus, tu l’aimeras, toi aussi. Je partagerai avec toi ses bontés et, loin de m’appauvrir de ce don, je m’enrichirai de cette tendresse nouvelle que tu lui porteras. Mais ne l’abîme pas, ami étranger, la France, ma douce patrie, ma chère mère; ne la blâme pas, ne la pervertis pas, ne la démolis pas car je suis là, moi son fils, prêt à la défendre.

2 commentaires:

  1. Simplement magnifique !!!!

    Ce texte pourrait largement accompagner une agréable musique pour devenir un hymne.

    Merci de me l'avoir fait connaître.

    Bonne fin d'année à toi et aux tiens et bonne continuation à Racines en 2011 !

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  2. En gros, ce texte pourrait etre mon credo depuis les 35 ans que je vis en France. Par le passé j'ai rajouté: SERVIR, servir la France jusqu'a en crever! Ou alors le mot du Lt-colonel Amilakvari: nous autres etrangers, n'avons qu'un seul moyen de remercier la France pour l'acceuil qu'elle nous a faite: mourir pour elle!!!
    MAIS................!!!!!!
    Le ramassis de gangsters et d'escrocs minables qui composent notre soi-disante elite font, aujourd'hui tout, pour qu'aucun eleve puisse comettre un chef d'oeuvre de texte parail, ils nous trahissent tous les jours, ils perdent la face, tous les jours un peu plus!
    Alors, face a tant de lacheté, de veulerie, de compromission, d'egoisme,d'abandon et de soumission, je comprends l'attitude des envahisseurs et a leur place je ferais pareil!
    Mais voila, je ne suis pas a leur place, et demain, même vieux, je me leverais, je prendras les armes pour defendre des gens que ne savent pas ecrire le dixieme de ce magnifique texte!
    VAE VICTIS................

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